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Certains regards
1 mai 2007

Le chameau sauvage

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Roman de Philippe Jaenada, édité en 1997 par Julliard, désormais disponible en format poche chez J'ai lu.

Si Jacques Chirac avait l'occasion de lire Le chameau sauvage (d'ailleurs peut être en a t'il eu l'occasion, le roman ayant été édité en 1997, cela expliquerait potentiellement bien des choses…), il dirait probablement de la vie d'Halvard Sanz qu'elle a un côté abracadabrantesque. Pourquoi ? Tout d'abord parce que le héros du bouquin se définit lui même comme n'étant pas un de ces magiciens de la vie à qui tout réussi. Ensuite, parce que les évènements qui s'enchaînent dans la vie de celui-ci ont pour le moins un côté extravagant, qui s'avère en fait divinement burlesque sous la plume de Jaenada dont la précision et la justesse de ton sont tout à fait remarquables. Mais si l'auteur fait beaucoup rire en racontant les péripéties saugrenues qui émaillent la vie d'Halvard Sanz (d'une électrocution en bricolant à une mise en garde à vue par quiproquo en passant par la rencontre avec une jeune femme aux allures fragiles s'avérant être une vraie bête enragée…), mais également les théories qu'il élabore (comment se comporter à deux dans un ascenseur, ou encore comment réagir après avoir trébuché en public), Philippe Jaenada possède également cette capacité à toucher le lecteur en faisant régner une douce mélancolie, notamment autour de la complexe histoire d'amour qui unit le personnage principal à Pollux Lesiak, fil conducteur du roman. En effet, persuadé qu'on rencontre toujours les personnes qui comptent deux fois, Halvard passe une bonne partie de l'histoire à la recherche de celle dont il ne connaît que le nom, mais dont il a déjà fait la femme de sa vie suite à une intense et furtive rencontre.

Si après avoir refermé le bouquin l'impression prédominante est elle d'avoir lu un livre profondément drôle, l'histoire d'Halvard n'est pour le moins pas épargnée de ce genre d'évènements dont on ne peut finalement que dire "c'est la vie" (même si c'est dégueulasse). Prix de Flore en 1997, Le chameau sauvage c'est la vie justement. Une vie particulière (comme chaque vie sait l'être), mouvementée, peut être aussi parce que l'écrivain à cette capacité de grossir à la loupe des détails auxquels on ne prêterait pas forcément attention.

D'ailleurs, si ce roman s'apparente à une auto-fiction, c'est en ce point que l'on peut différencier le héros de son auteur, Jaenada relativise et hiérarchise (entre tendre (auto)dérision et douloureuse lucidité) ce qu'Halvard Sanz ne relativise pas… ou pas encore… Certainement parce que Halvard Sanz est le passé de Philippe Jaenada… A moins que ça ne soit Jaenada qui soit le futur de Sanz…

G.B

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