And the winners are...
En ce qui concerne la nomination d'Hervé Morin à la Défense, elle semble en revanche bien plus légitime. Tout d'abord parce que, bien que président du groupe UDF à l'assemblée nationale, Hervé Morin n'a jamais caché qu'il était un homme de droite. Ensuite, parce qu'il fallait bien récompenser tous ces députés UDF ralliés durant l'entre-deux tours. Minimum syndical, un poste de ministre seulement, c'est dans l'ordre des choses qu'il soit attribué au plus haut placé des députés UDF, député qui avait d'ailleurs par le passé refusé des fonctions ministérielles par fidélité pour Bayrou. Enfin, rien d'anormal de le voir hériter de la défense, un ministère auquel il a déjà travaillé sous Léotard.
Et c'est tout pour ce qui est de "l'ouverture". C'est un peu court jeune homme. Tellement court que l'on serait tenté de dire qu'on assiste en fait à une ouverture plus dans la forme que dans le fond. En tout cas c'est un très bon coup politique de Nicolas Sarkozy. Et ce n'est pas le seul, puisque pour la première fois la parité hommes/femmes est presque respectée, mais en plus, Nicolas Sarkozy peut désormais se targuer d'avoir été le premier à confier un ministère important à une femme issue de l'immigration, la starlette du gouvernement Rachida Dati, désormais garde des sceaux. Une belle image, et un pied de nez supplémentaire à la gauche. Espérons simplement que cette fois, on ne s'arrêtera pas à l'image.
Pour le changement, là encore c'est à peu près tout. On va donc retrouver dans le gouvernement Fillon de vieilles -voire parfois très vieilles- connaissances telles : Juppé ,Michelle Alliot-Marie, Jean Louis Borloo, Xavier Bertrand, Xavier Darcos ou encore Roselyne Bachelot. De cette liste, je m'attarderai sur 2 points.
Le premier, c'est le retour de Juppé, seul ministre d'Etat, numéro 2 du gouvernement et à la tête d'un grand ministère regroupant l'environnement, le développement durable, l'énergie et les transports. Outre le retour fracassant de ce chiraquiste dans un gouvernement sarkozyste, je note l'importance donné à l'écologie, et je me dis que j'ai peut être été mauvaise langue lorsque j'ai pensé que Nicolas Sarkozy avait signé le pacte écologique d'Hulot pour mieux l'oublier.
Le second, c'est celui de Roselyne Bachelot à la Santé et aux Sports. Nul doute que ses études feront d'elle une ministre plus compétente en matière de santé, qu'elle ne l'était à propos de l'écologie. En revanche pour ce qui est des sports, je me permets de douter... D'ailleurs je me demande bien pourquoi les sports et la santé ont-il été regroupés au sein d'un même ministère ?
Enfin, j'ai gardé le pire pour la fin. Je vais commencer par ce très cher Eric Besson, qui hérite d'un poste de secrétaire d'Etat, chargé de la Prospective et de l'Evaluation des politiques publiques. Que dire ? Bravo, Monsieur Besson, une très belle leçon de réussite qu'on saura ne surtout pas retenir. Quel talent ! Pouvoir changer ses convictions et son discours aussi vite qu'on retourne sa veste, c'est remarquable. Désormais, contrairement à ce qu'avait dit Ségolène Royal, tout le monde (ou presque) sait qui est Eric Besson. Mais ne vaut-il pas mieux rester dans l'anonymat que de connaître une telle ascension à un tel prix ? N'ayant pas accès aux conseils des ministres, Besson n'aura pas le privilège de côtoyer la très moderne Christine Boutin. Fervente Catholique, pas loin d'être homophobe, et opposé à l'IVG, Boutin sera ministre de la ville et du logement... Au secours...
G.B