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2 mai 2007

Le serpent

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Film de Eric Barbier. Sorti le 10 janvier 2007 au cinéma.

Alors qu'il se bat pour obtenir la garde de ses enfants, le photographe Vincent Mandel (Yvan Attal) en instance de divorce se retrouve au centre d'une gigantesque manipulation (accusation de viol, de meurtre etc.) dont l'instigateur semble être Joseph Plander (Clovis Cornillac), un ami d'enfance réapparu presque par hasard dans la vie de celui-ci.

Sorti après le décevant Ne le dis à personne, et avant Pars vite et reviens tard, Le serpent s'inscrit dans une certaine tendance qui touche actuellement le cinéma français, celle de l'adaptation de romans de type polars à l'écran. Mais, ne se contentant pas d'une simple adaptation du livre Plender de Ted Lewis, Eric Barbier (assisté de Trân Minh Nâm dans l'écriture du scénario), a repensé l'histoire en optant pour un relatif équilibre dans la présentation des deux principaux protagonistes, là où le roman prenait parti pour le tortionnaire. Ainsi, on fuit rapidement la caricature du bon père de famille victime d'un psychopathe pour s'apercevoir que personne n'est tout blanc ni tout noir. Et c'est là tout la force d'Eric Barbier qui parvient à créer un certain flou chez le spectateur en rendant toute compassion envers la victime illégitime. Tout est d'ailleurs tenu de main de maître par celui-ci que se soit dans le déroulement de la trame ou dans l'efficacité de la réalisation afin que le spectateur soit rapidement plongé au cœur même de l'action et n'en ressorte plus. S'il est justement question d'action, Le serpent empreinte également aux thrillers "psychologiques" parvenant à créer un sentiment d'angoisse au coeur de situations à priori anodines. Le mélange est en fait savamment dosé afin qu'il règne un certain sentiment d'oppression sans que jamais le rythme ne retombe.

Outre de part un indéniable travail scénaristique et de mise en scène, la cohérence du long métrage tient également dans la performance des comédiens qui s'affrontent dans deux registres très différents. Le personnage de Cornillac impose le respect et inquiète principalement du fait de sa masse corporelle mais également de sa détermination obsessionnelle qui lui confèrent une quasi-invulnérabilité. En face de lui, Yvan Attal est convaincant dans son rôle de père de famille courageux à la limite de la témérité. On assiste là à un réel duel, non pas d'acteurs, mais de deux hommes que rien ne semble pouvoir arrêter.

En conclusion, Le serpent démontre s'il en était besoin que les mots "thriller" et "français" peuvent toujours faire bon ménage en proposant un film prenant et tout simplement réussi. Rien n'est laissé au hasard et il règne sur ce film un sentiment de savoir faire tout à fait appréciable.

G.B

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